Les nouveaux décrets néerlandais sur la TVA transforment les sociétés holding : Explication des principaux changements

Le 10 décembre 2024, le secrétaire d'État néerlandais aux finances a publié deux nouvelles décisions en matière de TVA qui modifieront considérablement le traitement fiscal des sociétés holding aux Pays-Bas. Ces nouvelles politiques, qui prendront effet le 1er juillet 2025, remplacent le "décret sur les holdings" de 1991 et le "décret sur la vente d'actions" de 2004, qui sont dépassés. En alignant plus étroitement la réglementation néerlandaise en matière de TVA sur la jurisprudence européenne, ces changements visent à éliminer les incohérences, à améliorer la transparence fiscale et à créer un système plus équitable.
Principaux changements dans la politique de la TVA : vers un plus grand alignement sur la législation de l'UE
Au cours des dernières décennies, la politique néerlandaise en matière de sociétés holding a été critiquée parce qu'elle permettait des déductions de TVA relativement généreuses, même pour des activités non imposables ou accessoires. Des arrêts récents de la Cour de justice des Communautés européennes (CJUE) ont souligné que cette indulgence n'était pas conforme au droit communautaire. Le nouveau cadre introduit des exigences plus strictes pour la participation à un groupe TVA, redéfinit les critères de déduction de la TVA et établit des obligations de conformité plus strictes.
L'élément central des réformes est une distinction plus nette entre les holdings "pures" et les holdings "actives". Dans le nouveau cadre, les holdings pures - entités limitées à la détention et à la gestion d'actions - ne sont plus considérées comme des entrepreneurs assujettis à la TVA. Par conséquent, elles ne peuvent pas participer à des groupes TVA ni déduire la TVA sur les coûts encourus. En revanche, les holdings actives - celles qui fournissent des services de gestion ou élaborent des politiques stratégiques - peuvent continuer à bénéficier de la récupération de la TVA, à condition de satisfaire à des normes plus strictes en matière de finances, d'organisation et d'intégration économique.
Nouvelles règles pour la participation à un groupe TVA
La nouvelle politique clarifie et renforce les conditions pour les entités souhaitant rejoindre des groupes TVA, en mettant l'accent sur la nécessité de liens économiques authentiques entre les participants. Pour être éligibles, les entreprises doivent faire les preuves suivantes
- Une intégration financière : La majorité des actions doit être détenue directement ou indirectement par le même actionnaire ou la même entité.
- Intégration organisationnelle : Il doit y avoir une direction et une structure opérationnelle unifiées entre les entités.
- Intégration économique : Les activités des entreprises doivent contribuer collectivement à un objectif économique unique, garantissant ainsi la cohésion du groupe.
Ces changements visent à empêcher l'inclusion d'entités peu liées dans les groupes TVA, ce qui favorise l'intégrité et la conformité fiscales.
Mise à jour des règles de déduction de la TVA : L'accent mis sur l'activité économique
La nouvelle politique de déduction de la TVA introduit un cadre plus précis pour déterminer quels coûts sont éligibles à la récupération de la TVA. Elle souligne que la TVA encourue sur les coûts n'est déductible que si ces coûts sont liés à des activités économiques imposables.
Les coûts liés à l'actionnariat passif ou aux investissements purement financiers sont exclus. En ce qui concerne les coûts éligibles, la distinction entre les coûts directs et les frais généraux est clarifiée. Les coûts directs, tels que ceux encourus lors d'une restructuration d'entreprise ou d'une acquisition ayant un objectif commercial clair, peuvent être entièrement déduits. Les frais généraux, en revanche, doivent être répartis au prorata. Les transactions d'actions accessoires - telles que les ventes ponctuelles - sont exclues des calculs au prorata, ce qui garantit qu'elles n'affectent pas négativement les taux de récupération de la TVA.
Interaction pratique entre les décrets
La politique d'assujettissement à la TVA et la politique de déduction de la TVA sont conçues pour fonctionner en tandem. Les droits à déduction de la TVA d'une société holding sont intrinsèquement liés à sa classification en tant que société pure ou active en vertu de la politique d'assujettissement à la TVA. En outre, la participation à des groupes TVA est subordonnée au respect des critères d'intégration définis dans les deux documents. Les politiques introduisent également le "principe d'extension", qui permet à certaines activités - telles que les transactions d'actions ou les services de gestion - d'être traitées comme des extensions des activités économiques plus larges de la société lorsqu'elles servent un objectif commercial légitime.
Implications pour les sociétés holding et les entreprises
Les nouvelles politiques de TVA apportent des changements significatifs pour les entreprises, créant à la fois des défis et des opportunités en fonction de leur structure et de leurs activités.
Sociétés holding pures : Ces entités sont confrontées aux plus grands défis. Leur exclusion des groupes TVA et l'impossibilité de récupérer la TVA sur les coûts encourus entraîneront probablement une augmentation des dépenses opérationnelles. De nombreuses sociétés holding pures pourraient être amenées à explorer des options de restructuration ou à envisager l'intégration d'activités économiques supplémentaires afin de maintenir leur efficacité fiscale.
Sociétés holding actives : Les holdings actifs, quant à eux, peuvent bénéficier du nouveau cadre s'ils alignent stratégiquement leurs opérations. Par exemple, les sociétés engagées dans des transactions internationales d'actions en dehors de l'UE peuvent bénéficier de la récupération totale de la TVA si elles remplissent les critères définis. Les règles plus claires concernant les coûts directs et les frais généraux permettent également aux entreprises d'optimiser leurs stratégies de répartition des coûts, ce qui améliore à la fois la conformité et l'efficacité fiscale.
Conformité et charge administrative
Les exigences plus strictes en matière de participation à un groupe TVA et de déduction des coûts augmenteront la charge administrative des entreprises. Les entreprises doivent conserver une documentation détaillée pour démontrer l'intégration financière, organisationnelle et économique au sein des groupes de TVA. En outre, les entreprises doivent établir clairement les liens entre les coûts encourus et les activités économiques imposables. Pour les coûts d'utilisation mixte, les entreprises doivent s'assurer d'une répartition précise en utilisant la méthode du prorata.
La complexité accrue peut nécessiter des investissements dans des systèmes comptables avancés et des services de conseil externes pour garantir la conformité.
Se préparer aux changements : Recommandations aux entreprises
À l'approche de la date de mise en œuvre du 1er juillet 2025, les entreprises doivent agir de manière proactive pour s'adapter au nouveau cadre. Les étapes clés sont les suivantes
1. évaluer les structures existantes : Procéder à un examen approfondi des dispositions opérationnelles et fiscales actuelles. Évaluer l'éligibilité à la participation au groupe TVA et identifier les coûts éligibles à la déduction de la TVA.
2) Restructurer si nécessaire : Pour s'aligner sur les nouvelles politiques, les entreprises peuvent avoir besoin de consolider les fonctions de gestion, de réorganiser les structures d'actionnariat ou d'intégrer des activités économiques supplémentaires pour être considérées comme des participations actives.
3. demander l'avis d'un expert : Compte tenu de la complexité des réformes, il est conseillé de consulter des spécialistes de la TVA.
Conclusion
Les nouveaux décrets sur la TVA marquent un changement radical dans le paysage fiscal néerlandais pour les sociétés holding. En s'alignant sur la jurisprudence européenne, les politiques introduisent des critères plus stricts pour la participation à un groupe TVA et la déduction des coûts, tout en promouvant la transparence fiscale et la conformité.
Pour les entreprises, les réformes présentent à la fois des défis et des opportunités. Les holdings pures peuvent être confrontées à une augmentation des coûts et à une réduction des avantages fiscaux, tandis que les holdings actives ont la possibilité d'optimiser leurs opérations et la récupération de la TVA. Grâce à une planification proactive, les entreprises peuvent faire face à ces changements de manière efficace, en s'appuyant sur des conseils pour se restructurer si nécessaire et se conformer aux nouvelles exigences.
En favorisant un meilleur alignement sur la législation européenne, le cadre actualisé garantit non seulement un environnement fiscal plus transparent, mais incite également les entreprises à opérer en mettant davantage l'accent sur l'intégration économique et la responsabilité.

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