Modifications de la loi fiscale du Kenya pour 2024 : Principaux changements et implications pour l'économie numérique

En octobre 2024, le gouvernement kenyan a présenté d'importantes propositions visant à modifier le cadre fiscal du pays afin d'améliorer la collecte des recettes, de rationaliser les processus fiscaux et de s'aligner sur les normes internationales. Ces propositions de modifications sont regroupées dans le projet de loi sur les lois fiscales (amendement), 2024. Parmi les amendements les plus notables figurent la taxe sur la monétisation du contenu, l'introduction d'un droit d'accise sur les services soumis à accises fournis par des non-résidents et l'introduction d'une taxe sur la présence économique significative (SEP). Voici un aperçu détaillé de certaines de ces propositions :
1. monétisation du contenu et économie numérique Définitions clés
Le gouvernement kenyan a proposé de nouvelles règles fiscales visant les entreprises impliquées dans la monétisation de contenu. Alors que les plateformes numériques continuent de se développer à l'échelle mondiale, la création et la distribution de contenu sont devenues des sources de revenus essentielles pour de nombreux entrepreneurs, influenceurs et sociétés de médias. Le Kenya cherche à exploiter ce secteur en pleine croissance en veillant à ce que la monétisation du contenu soit taxée de manière appropriée.
Les amendements visent à imposer des obligations fiscales aux plateformes numériques et aux créateurs de contenu qui gagnent des revenus par le biais de canaux en ligne tels que la publicité, les services de streaming et d'autres services numériques.
La définition de l'expression " marché numérique" L'expression "marché numérique" est actuellement définie dans la loi de l'impôt sur le revenu comme "une plateforme en ligne ou électronique qui permet aux utilisateurs de vendre ou de fournir des services, des biens ou d'autres propriétés à d'autres utilisateurs". Il est proposé de modifier la définition de l'expression pour inclure des exemples spécifiques de services numériques tels que "les services de covoiturage, les services de livraison de nourriture, les services de freelance et les services professionnels".
Définition de la redevance : le projet de loi propose de modifier la définition de la redevance pour y inclure "tout logiciel, propriétaire ou non, que ce soit sous forme de licence, de développement, de formation, de maintenance ou de frais d'assistance, et inclut la distribution du logiciel".
2) Droits d'accise sur les services soumis à accises fournis par des non-résidents
Une autre proposition essentielle du projet de loi sur les lois fiscales (amendement) est l'introduction d'un droit d'accise sur les services fournis par des non-résidents aux consommateurs kenyans. Cette disposition vise les entreprises étrangères qui fournissent des services considérés comme soumis à accises au Kenya, tels que les services de transfert d'argent et de télécommunication. Cet ajustement permettra également d'uniformiser les règles du jeu, puisque les fournisseurs de services locaux et internationaux seront taxés de la même manière.
3) Taxe sur la présence économique significative (SEP)
La proposition d'impôt sur la SEP est peut-être la plus ambitieuse des modifications proposées. Elle vise à introduire un régime fiscal fondé sur la "présence économique significative" (SEP), qui cible les sociétés étrangères ayant une activité économique substantielle dans le pays, même si elles n'y sont pas physiquement présentes.
Il s'agit de veiller à ce que les multinationales paient leur juste part d'impôts dans les pays où elles génèrent des revenus substantiels, conformément aux normes fiscales internationales telles que celles établies par l'OCDE. Selon cette proposition, les entreprises étrangères qui effectuent d'importantes transactions numériques ou qui fournissent des services numériques aux consommateurs kényans pourraient être tenues de payer des impôts au Kenya, même si elles n'ont pas de bureau physique ou d'activités dans le pays. L'impôt serait basé sur des facteurs tels que le niveau de revenus générés par les consommateurs kenyans, le volume des transactions effectuées et d'autres mesures de l'activité économique.
Implications et défis
La taxe proposée sur la monétisation du contenu aura un impact sur les influenceurs, les annonceurs et les créateurs de contenu, les obligeant à déclarer les revenus gagnés par le biais de plateformes en ligne. Ce changement vise à faire entrer les revenus numériques dans le cadre fiscal kényan.
Le projet de loi vise également à préciser que les plateformes numériques sont considérées comme un "marché numérique" en vertu de la loi kényane sur l'impôt sur le revenu, ce qui garantit qu'elles sont assujetties à l'impôt. Toutefois, la proposition de taxer les achats de logiciels comme des redevances s'écarte des meilleures pratiques internationales, car le modèle de l 'OCDE ne classe généralement pas les achats de logiciels comme des paiements de redevances, à moins que le logiciel ne soit exploité commercialement.
L'introduction de la taxe SEP vise les entreprises étrangères qui génèrent des revenus importants auprès des consommateurs kenyans. Si cette mesure aidera le Kenya à percevoir davantage d'impôts sur l'économie numérique, elle pourrait également créer des difficultés, notamment en ce qui concerne le respect des obligations fiscales des entreprises étrangères et la prévention de la double imposition.
Dans l'ensemble, bien que ces amendements visent à moderniser le système fiscal kenyan, ils soulèvent des inquiétudes concernant la juridiction fiscale, la conformité et les litiges potentiels, en particulier pour les entreprises numériques multinationales.
Conclusion
Les amendements proposés représentent une étape notable vers la modernisation du système fiscal kenyan, en particulier face à l'essor de l'économie numérique. En introduisant des taxes sur la monétisation du contenu, des droits d'accise sur les services étrangers et la taxe SEP, ils visent à garantir que le régime fiscal reste pertinent et capable de capturer la valeur d'un marché mondial en évolution rapide. Bien que ces changements puissent créer de nouveaux défis en matière de conformité, ils offrent également au gouvernement la possibilité d'élargir sa base de revenus et de réduire sa dépendance à l'égard des sources traditionnelles d'imposition.
Au fur et à mesure que ce projet de loi progresse dans le processus législatif, les entreprises, en particulier celles qui opèrent dans l'espace numérique, doivent se préparer à ces changements afin de s'assurer qu'elles sont en conformité avec les nouvelles obligations fiscales si les propositions sont promulguées.
Sources : Assemblée nationale du Kenya, Bowmans Laws :Assemblée nationale du Kenya, Bowmans Law

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