Décision de la Cour de justice des Communautés européennes - Droits à déduction de la TVA pour les entreprises à faibles revenus

La société italienne Feudi SPA, après avoir perdu toutes les batailles juridiques devant les tribunaux nationaux, a déposé un recours devant la CJCE. L'affaire porte sur la possibilité pour l'opérateur économique d'utiliser ses droits pour réclamer le crédit de taxe en amont, même lorsque le cadre législatif "national" s'y oppose en raison de l'absence du seuil de revenu minimum généré en fonction des actifs de l'entreprise.
La Cour de justice de l'Union européenne a rendu une décision enregistrée sous le numéro C-341/22 le 7 mars 2024, estimant que le cadre législatif national ne peut pas empêcher les droits à la déductibilité du contribuable italien enregistré à la TVA sur le fondement du "seuil de revenu insuffisant" en fonction de la valeur des actifs de la société.
La CJCE a été invitée à donner son avis sur les deux questions principales suivantes :
le droit d'une société italienne à déduire la TVA peut-il être refusé parce qu'elle n'a pas atteint un certain seuil de revenu fixé par la loi italienne ?
la compatibilité de la législation italienne avec l'article 167 de la directive TVA et les principes de neutralité et de proportionnalité de la TVA.
Analyse de l'affaire
La première question portait sur le fait de savoir si les assujettis pouvaient perdre leur statut et, par conséquent, le droit de déduire la TVA au seul motif que leurs opérations en aval n'atteignaient pas un seuil de revenu national. La CJCE a précisé qu'en vertu de l'article 9, paragraphe 1, de la directive TVA, la qualité d'assujetti est déterminée par le fait qu'une entité exerce de manière indépendante une activité économique, indépendamment de la finalité ou du résultat de cette activité.
La Cour a estimé qu'une législation nationale refusant la déduction de la TVA sur la base d'un seuil de revenu porte atteinte au principe fondamental du droit à la déduction de la TVA. Ce principe, inscrit dans la directive TVA, est essentiel pour garantir la neutralité de la TVA, ce qui signifie que les entreprises ne doivent pas supporter le coût de la TVA lorsqu'elles exercent des activités économiques imposables. La CJCE a estimé que le droit à déduction de la TVA n'est pas subordonné à la rentabilité ou au volume des opérations en aval, pour autant que ces opérations relèvent de l'activité économique de l'assujetti.
Conclusion
En conclusion, la CJCE a jugé que l'article 9, paragraphe 1, de la directive TVA s'oppose à ce que les législations nationales refusent le statut d'assujetti au seul motif que le seuil de revenu national n'est pas atteint. En outre, l'article 167 et les principes de neutralité et de proportionnalité de la TVA s'opposent à ce que les législations nationales refusent les déductions de TVA en fonction du volume des opérations en aval.
La décision renforce la portée large et objective de l'"activité économique". Elle protège le droit de déduire la TVA, en veillant à ce que les entreprises ne soient pas injustement pénalisées par des seuils nationaux sans rapport avec la fraude ou l'abus.
Source: Curia : Curia : arrêt de la CJCE dans l'affaire C-341/22 (Feudi di San Gregorio Aziende Agricole SpA)

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