Règles d'assujettissement à l'impôt pour la Gig Economy : Implications de la TVA et de la TPS pour les plateformes de covoiturage

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La valeur estimée de la gig economy en 2024 était de 556,7 milliards de dollars, tandis que ce chiffre pourrait atteindre 1 847 milliards de dollars d'ici à 2032. L'essor et l'expansion rapide de la gig economy ont donné aux gens la possibilité d'avoir plusieurs sources de revenus sans avoir officiellement deux emplois ou plus, ce qui a finalement conduit à la transformation du marché du travail.
Toutefois, à mesure que le nombre de plateformes numériques et de travailleurs itinérants augmentait, les autorités fiscales ont dû adapter leurs cadres réglementaires pour tenir compte des caractéristiques spécifiques des transactions de l'économie itinérante. Une partie de cette adaptation a consisté à déterminer comment la TVA, la TPS et d'autres impôts indirects s'appliquent aux plateformes numériques de covoiturage et aux chauffeurs.
Qu'est-ce que l'économie parallèle ?
La gig economy représente une transition de l'emploi à long terme vers des arrangements de travail à court terme, plus flexibles, rendus possibles et facilités par les plateformes numériques, telles que le covoiturage, la livraison de nourriture et la location de logements à court terme. Les plateformes numériques de covoiturage les plus connues sont Uber, Lyft, Bolt, etc.
Ces plateformes numériques permettent d'accéder à un marché plus large et créent des opportunités d'emploi dans des régions où les marchés du travail traditionnels n'offrent pas d'opportunités de croissance et de financement.
Cependant, ces plateformes numériques et la nature transitoire de ces engagements posent des problèmes complexes en matière d'obligations fiscales, notamment en ce qui concerne la TVA et la TPS.
Cadre fiscal mondial pour la Gig Economy
Les cadres fiscaux évoluent constamment et s'adaptent aux défis posés par les modèles d'affaires numériques, tant au niveau national qu'international. Alors que le secteur continue de se développer, les pays du monde entier et les organisations internationales travaillent de plus en plus à la mise en place d'un système qui introduira des règles pour contrôler les transactions pertinentes, les soumettre à la TVA et à la TPS, et établir un cadre de coopération administrative internationale.
Néanmoins, les règles d'assujettissement varient considérablement d'un pays à l'autre, ce qui pose principalement des problèmes aux plateformes numériques. Étant donné que les lois et les règlements sont encore en cours d'élaboration, les travailleurs indépendants du secteur du covoiturage ont souvent des difficultés à déterminer leurs droits et obligations en matière de fiscalité.
Exigences en matière de TPS/TVH au Canada
Les conducteurs de véhicules de covoiturage au Canada doivent s'inscrire à l'Agence du revenu du Canada (ARC), percevoir et verser la TPS/TVH dès la première course effectuée. Cela signifie que l'obligation de s'inscrire, de collecter et de verser la TPS/TVH ne dépend pas du fait que les conducteurs dépassent ou non le seuil de 30 000 CAD.
Règles de TVA en Irlande pour les chauffeurs de taxi
L'année dernière, les chauffeurs de taxi Uber en Irlande ont été surpris d'apprendre que l'opérateur de la plateforme numérique ne facturait pas et ne remettait pas la TVA sur les commissions à l'Agence du revenu. Selon les règles irlandaises en matière de TVA, les services aux passagers, y compris les courses en taxi, sont exonérés de TVA.
Toutefois, supposons que la plateforme numérique facilitant les services de covoiturage soit établie en dehors de l'Irlande. Dans ce cas, les chauffeurs de taxi sont considérés comme recevant le service en tant que transaction B2B, devenant ainsi redevables de la TVA en vertu du mécanisme d'autoliquidation.
En d'autres termes, si la plateforme numérique qui facilite le service de covoiturage, qui met en relation les chauffeurs et les utilisateurs, est établie en Irlande, l'opérateur de la plateforme numérique est responsable de la facturation et de la collecte de la TVA une fois que les conditions sont remplies.
En revanche, les conducteurs irlandais doivent s'enregistrer pour déclarer et payer la TVA si la plateforme numérique est établie à l'étranger, comme Uber, qui est un résident fiscal néerlandais.
Règles de la Nouvelle-Zélande en matière de covoiturage
Un conducteur de covoiturage en Nouvelle-Zélande qui dépasse le seuil d'enregistrement de la GST de 60 000 NZD en 12 mois doit s'enregistrer, facturer et collecter la GST auprès de l'Inland Revenue (administration fiscale néo-zélandaise). En outre, les conducteurs de covoiturage doivent s'inscrire à la GST lorsqu'ils prévoient de dépasser le seuil au cours des 12 prochains mois. Une fois inscrits, les conducteurs doivent facturer une TPS de 15 % sur leurs tarifs et la comptabiliser dans leurs déclarations de TPS.
Les conducteurs doivent informer les opérateurs de plateformes numériques de leur statut au regard de la TPS. Si les chauffeurs sont inscrits à la GST, l'opérateur de la plateforme numérique doit collecter la GST directement auprès de l'utilisateur et la reverser à l'Inland Revenue. Si le conducteur n'est pas enregistré, l'opérateur de plateforme numérique continue de collecter la TPS directement auprès de l'utilisateur mais verse au conducteur un crédit forfaitaire de 8,5 % et 6,5 % à l'Inland Revenue.
Principales considérations fiscales pour les plateformes numériques
Les plateformes numériques telles qu'Uber ou Bolt sont de plus en plus surveillées en ce qui concerne la conformité à la TVA et à la TPS. L'une des premières considérations pour ces plateformes est d'examiner l'obligation de collecter et de verser la taxe sur les services facilités. En outre, les plateformes numériques doivent déterminer si elles sont responsables de la perception et du versement de la TVA ou si ce sont les chauffeurs qui fournissent les services de covoiturage qui doivent s'en acquitter.
En raison de la nature unique des services numériques et des transactions connexes, les plateformes numériques doivent déterminer où un service est considéré comme étant fourni, ce qui est essentiel pour déterminer quelle juridiction applique les règles fiscales.
En outre, ces dernières années, un nombre croissant de décisions de justice, notamment au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande et en Inde, ont eu une incidence sur le traitement fiscal des plateformes de covoiturage. Les plateformes numériques doivent donc surveiller les nouvelles décisions ayant un impact sur la manière dont les autorités fiscales nationales les traitent.
Impact des règles fiscales sur les conducteurs de véhicules de covoiturage
Les chauffeurs de taxi sont généralement considérés comme des travailleurs indépendants, ce qui signifie que, contrairement aux employés traditionnels, ils sont responsables de la gestion de leurs impôts. Les conducteurs doivent être très attentifs à l'enregistrement de la TVA et de la TPS, ainsi qu'aux règles et exigences en matière de collecte et de versement.
Plus précisément, les conducteurs doivent déterminer s'ils doivent s'enregistrer, collecter et verser les taxes dès qu'ils commencent à fournir des services de covoiturage ou seulement lorsqu'ils dépassent un certain seuil. En outre, les conducteurs doivent vérifier si ce sont eux qui doivent déclarer et verser les taxes aux autorités fiscales nationales compétentes ou si c'est la plateforme numérique qui s'en charge.
En outre, les chauffeurs doivent tenir des registres précis de toutes les courses effectuées, y compris les reçus des dépenses telles que le stationnement, les frais de lavage, les réparations, les frais d'assurance et autres, car ces dépenses peuvent être déduites.
Perspectives d'avenir de la Gig Economy
Une chose est sûre : Les règles d'assujettissement à la TVA et à la TPS pour la gig economy, y compris les services de covoiturage, feront l'objet de nouveaux ajustements à mesure que les gouvernements redéfiniront les règles d'assujettissement afin d'accroître les recettes pour le budget de l'État. L'harmonisation des réglementations pourrait devenir courante à mesure que les pays mettent en place des systèmes pour une approche coordonnée de la taxation de ces services.
Une telle approche a été adoptée au niveau de l'UE, les pays de l'UE ayant conclu un accord sur l'initiative TVA à l'ère numérique (ViDA) qui, entre autres, oblige les plateformes numériques qui facilitent les services de covoiturage à collecter et à reverser la TVA aux autorités fiscales lorsque les conducteurs ne le font pas. En juillet 2028, la mise en œuvre volontaire des règles relatives aux fournisseurs présumés pour les plateformes numériques de covoiturage pour les pays de l'UE débutera, et à partir de janvier 2030, tous les pays de l'UE devront avoir mis en place ces règles. Il en ira de même pour les plateformes numériques qui facilitent la location de logements à court terme.
En outre, les technologies émergentes, telles que la blockchain ou l'IA, pourraient jouer un rôle essentiel dans la simplification de la conformité pour les assujettis, à la fois les plateformes numériques et les conducteurs de covoiturage, et dans l'amélioration du contrôle de la conformité fiscale par les autorités fiscales. L'utilisation de l'IA à des fins de contrôle peut être trouvée à Taïwan, où le ministère des Finances a annoncé qu'il a introduit une technologie d'analyse de l'IA et des big data pour sélectionner systématiquement les cas de divers types d'évasion fiscale.
Conclusion
L'ampleur prise par la gig economy, y compris le secteur du covoiturage, a remodelé le marché du travail et a renforcé la surveillance des autorités fiscales nationales. Bien que le paysage réglementaire actuel semble plus complexe pour les plateformes numériques de covoiturage opérant dans plusieurs juridictions, les conducteurs sont également confrontés à des problèmes dus soit à un manque de règles et de lignes directrices, soit à des changements dans les lois et les règlements qui conduisent à des interprétations différentes ou à de nouvelles règles d'assujettissement à l'impôt.
Néanmoins, la gig economy, et donc les personnes imposables qui font partie de l'économie, devraient s'attendre à des systèmes fiscaux plus harmonisés, en particulier avec la ViDA de l'UE. L'UE a prouvé qu'elle était à l'origine de politiques transférables à l'échelle mondiale, ce qui pourrait conduire à la conclusion que d'autres pays suivront l'exemple de l'UE en matière de réglementation.
Source: Gouvernement du Canada - TPS/TVH Gouvernement du Canada - La TPS/TVH et les services commerciaux de covoiturage, Internal Revenue Service des États-Unis - Gig Economy Tax Center, Irish Tax and Customs - VAT Treatment Relevant to Taxi Drivers (Traitement de la TVA pour les chauffeurs de taxi), VATabout - Irlande : Les chauffeurs Uber peuvent être redevables de la TVA sur les commissions, Nouvelle-Zélande - Fiscalité intérieure, VATabout - Décision de la Cour indienne : Uber redevable de la TPS en tant qu'opérateur de commerce électronique, Forum économique mondial, Ministère des finances de Taïwan

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