Traitement TVA des transferts d'entreprise et des transferts d'actifs dans l'Union européenne

Vue d'ensemble
La distinction entre les transferts d'activités et les transferts d'actifs a des conséquences importantes sur l'assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans l'Union européenne. Lorsque les entreprises transfèrent leurs activités, leurs actifs ou leurs unités d'exploitation, la classification de ces transactions détermine directement si la TVA doit être facturée sur le transfert. Les transferts d'activités, également connus sous le nom de "Transfer of Going Concern" (TOGC), sont généralement exonérés de TVA, tandis que les transferts d'actifs individuels sont généralement soumis aux taux de TVA normaux. Cette distinction a été clarifiée par des arrêts récents de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui fournissent des indications essentielles aux entreprises, aux administrateurs fiscaux et aux juristes qui s'occupent de transactions transfrontalières complexes. Le cadre établi par la directive 2006/112/CE, en particulier l'article 19, laisse aux États membres une marge de manœuvre dans la mise en œuvre de ces dispositions, tout en maintenant des principes harmonisés dans l'ensemble de l'Union.
Dans cet article, vous apprendrez
Lecadre juridique: Comment la jurisprudence de la CJUE interprète la distinction entre les transferts d'entreprise et les transferts d'actifs en vertu de la directive 2006/112/CE sur la TVA.
Leséléments clés: Les éléments essentiels qui constituent un véritable transfert d'entreprise, notamment les actifs corporels, les actifs incorporels, le personnel qualifié et la continuité opérationnelle.
Implications en matière de TVA: Pourquoi les transferts d'entreprise échappent à la TVA alors que les transferts d'actifs restent soumis aux taux de TVA normaux ?
Applications pratiques: Scénarios réels impliquant des complexes de bureaux, des installations de production et des transferts de locaux commerciaux
Contexte lituanien: Comment la loi nationale sur la TVA s'aligne sur la législation de l'UE et met en œuvre les orientations de la CJUE
Droits à déduction de la TVA: Comment les ajustements de la TVA en amont fonctionnent lorsque les entreprises sont transférées d'une entité à l'autre
Évaluation des risques: Facteurs critiques pris en compte par les administrateurs fiscaux lors de l'évaluation des classifications de transactions
Chiffres clés
Aspect | Transfert d'entreprise (TOGC) | Transfert d'actifs |
---|---|---|
Assujettissement à la TVA | Non facturé | Soumis à la TVA |
Base juridique | Article 19 de la directive 2006/112/CE | Articles 14 à 30 de la directive TVA |
Éléments requis | Capacité d'activité économique indépendante | Transactions d'actifs individuels |
Intention du cessionnaire | Poursuivre la même activité économique | Peut varier selon la transaction |
Déduction de la TVA | Le cessionnaire assume les obligations de déduction | Les règles normales de déduction s'appliquent |
Exigence en matière de locaux | Peuvent être loués (pas possédés) | La propriété varie |
"La chose la plus importante lors de l'évaluation d'une transaction particulière aux fins de la TVA est d'examiner soigneusement toutes les circonstances qui montreraient sans aucun doute que c'est l'activité économique de l'entreprise qui est transférée, si la position selon laquelle la TVA ne devrait pas être facturée est revendiquée".
- Martynas Endrijaitis, professeur associé à la faculté de droit et à l'école de commerce de l'université de Vilnius.
Martynas Endrijaitis, professeur associé à la faculté de droit et à l'école de commerce de l'université de Vilnius, résume l'approche analytique critique requise pour évaluer si les transactions peuvent bénéficier du traitement de transfert d'entreprise en vertu de la législation européenne sur la TVA.
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Distinction de la TVA dans les transferts d'entreprise
Un nouvel arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a rouvert la question de la distinction entre le transfert d'une entreprise et le transfert d'actifs aux fins de la TVA. La question était de savoir si, dans l'un des États membres de l'UE, en cas de litige avec les autorités fiscales, un transfert d'entreprise (où la TVA n'est pas facturée) ou un transfert d'actifs (où la TVA est facturée) devait être considéré comme un transfert d'entreprise.
Ce point est important car l'administrateur fiscal, lorsqu'il développe sa pratique en Lituanie, analyse et suit attentivement la jurisprudence de la CJUE, qui sera décrite dans cet article. La chose la plus importante lors de l'évaluation d'une transaction particulière aux fins de la TVA est d'examiner soigneusement toutes les circonstances qui montreraient sans aucun doute que c'est l'activité économique de l'entreprise qui est transférée, si la position selon laquelle la TVA ne devrait pas être facturée est revendiquée.
Arrêt de la CJUE : L'évaluation des transferts en tant qu'opérations commerciales
L'arrêt de la CJUE précise qu'il est important d'évaluer les circonstances des situations spécifiques qui caractérisent le transfert en question comme une opération commerciale pour laquelle la TVA n'est pas perçue. Selon la jurisprudence de la CJUE, la notion de transfert total ou partiel de patrimoine doit être interprétée comme couvrant le transfert d'une partie indépendante d'une activité ou d'une entreprise, comprenant des éléments corporels et, le cas échéant, incorporels, qui forment ensemble une entreprise ou une partie d'entreprise. Et pour qu'il y ait transfert d'une entreprise ou d'une partie autonome d'entreprise, les actifs transférés doivent être suffisants pour poursuivre l'activité économique indépendante. Selon la CJUE, le cessionnaire doit avoir l'intention de poursuivre l'entreprise ou la partie d'entreprise cédée (c'est-à-dire de poursuivre les activités exercées par la personne qui a cédé l'entreprise ou la partie d'entreprise avant la cession). L'intention du cessionnaire doit être prise en compte dans le cadre d'une évaluation complète des circonstances de la transaction.
Éléments d'une cession d'entreprise illustrés
Les clarifications de la CJUE ont porté sur des situations où une société ayant une activité importante transfère une partie de son activité (par exemple, des intérieurs de bureaux et des ensembles de meubles, ainsi que des systèmes pour certaines installations de production, divers locaux commerciaux, etc.)) composée des principaux éléments suivants des équipements spéciaux pour divers processus de production, à la fois physiques et à distance ; des logiciels utilisés pour contrôler les équipements ; du personnel qualifié et des gestionnaires travaillant sur les équipements dans les locaux spéciaux, où le personnel exécute les fonctions quotidiennes directes de l'équipement, y compris la supervision des processus automatisés, et où les gestionnaires exécutent les fonctions d'organisation et de gestion ; les locaux eux-mêmes, où les activités commerciales respectives sont exercées ; les brevets, les licences relatives à certaines méthodes de livraison de mobilier et d'équipement de bureau ; les contrats en vertu desquels l'entreprise reçoit les biens et services nécessaires à la conduite de ses activités ; et, en vertu de contrats avec d'autres parties, divers projets d'investissement et divers développements futurs planifiés. Tous ces éléments ont été transférés à l'acheteur et continueront à être détenus et gérés par l'acheteur dans le cadre des activités de production et de vente de denrées alimentaires reprises. Cette situation montre bien entendu qu'il s'agit d'une opération commerciale qui n'est pas soumise à la TVA en vertu de la loi sur la TVA. Il ne s'agit pas d'un transfert d'actifs individuels, mais d'un transfert de l'ensemble des éléments d'une entreprise, ce qui implique que l'entreprise transfère son activité économique à une autre entité.
Impact de la non-propriété des locaux sur les transferts d'entreprises
Selon l'auteur, il ressort des arrêts récents de la CJUE que le simple fait que des locaux nécessaires à l'exploitation de l'entreprise cédée soient transférés aux acquéreurs sur la base d'un contrat autre que le droit de propriété, tel qu'un bail, ne signifie pas qu'il n'y a pas transfert d'entreprise et que la TVA doit être appliquée, lorsque, hormis cette circonstance, les autres objets transférés constituent une partie indépendante de l'entreprise qui donne à l'acquéreur le droit d'exercer l'activité cédée. Il est donc essentiel de tenir compte de l'ensemble du contexte pour évaluer correctement l'assujettissement à la TVA.
Traitement des locaux commerciaux en location ou en propriété
La CJUE a précisé qu'un transfert peut également avoir lieu si les locaux commerciaux sont transférés au cessionnaire en vertu d'un bail ou si le cessionnaire est lui-même propriétaire d'un bien immobilier approprié auquel tous les actifs transférés peuvent être transférés et où il est en mesure d'exercer l'activité économique en question. Selon la CJUE, toute autre interprétation établirait une distinction arbitraire entre les transferts effectués par des cédants qui sont propriétaires des locaux commerciaux ou d'une partie de l'entreprise à transférer et les transferts effectués par des cédants qui se contentent de louer ces mêmes locaux. La CJUE a donc clairement évalué le traitement des situations dans lesquelles les locaux commerciaux nécessaires à l'exploitation de l'entreprise n'appartiennent pas au vendeur de l'entreprise.
Alignement de la loi lituanienne sur la TVA avec la législation de l'UE
Les dispositions de la loi lituanienne sur la TVA sont alignées sur la législation de l'UE. La directive 2006/112/CE du Conseil prévoit que lorsque tout ou partie d'un bien est transféré à titre onéreux ou gratuit, ou est transféré à titre d'apport à une société, les États membres peuvent considérer qu'aucune livraison de biens n'a eu lieu et que la personne à laquelle le bien est transféré est réputée être le cessionnaire de la personne qui l'a transféré. Dans les cas où le destinataire des biens ou des services n'est pas le seul assujetti, les États membres peuvent prendre les mesures nécessaires pour éviter les distorsions de concurrence. Ils peuvent également adopter toutes les mesures nécessaires pour prévenir la fraude ou l'évasion fiscale. C'est cette disposition de l'UE qui est à l'origine de nombreuses incertitudes, notamment en ce qui concerne la notion de transfert d'entreprise.
Déduction et ajustement de la TVA en amont dans les transferts d'entreprise
Ainsi, pour revenir à la CJUE, l'auteur estime qu'il est également justifié par sa jurisprudence que si le transfert d'une entreprise est considéré comme un transfert de l'entreprise en tant que complexe, l'entreprise cessionnaire est réputée être la seule à pouvoir bénéficier de la déduction de la TVA en amont, la société cessionnaire est réputée avoir inclus la TVA en amont des actifs transférés dans la déduction de la TVA et est (devient) tenue d'ajuster la TVA en amont des actifs transférés à partir du moment de la cession de l'entreprise jusqu'à la fin de la période d'ajustement de la déduction de la TVA (à partir de la fin de la période au cours de laquelle la TVA en amont des actifs est incluse par la société cédante dans sa déduction). Par conséquent, le cédant n'est pas obligé d'ajuster la déduction de la TVA en amont sur les actifs transférés. Enfin, la CJUE développe ce point en précisant que le droit à déduction prévu fait partie intégrante du système de TVA et ne peut en principe pas être limité. Il s'exerce immédiatement sur l'ensemble des taxes grevant les opérations d'achat. Selon la CJUE, le système de déduction de la TVA a pour but de décharger entièrement l'entrepreneur de toute charge de TVA due ou payée dans le cadre de son activité économique. Le système commun de TVA assure donc la neutralité de l'imposition de toute activité économique, indépendamment de son objet ou de son résultat, à condition que l'activité elle-même soit en principe soumise à la TVA. En outre, un lien essentiellement direct et immédiat entre une opération d'achat spécifique et une ou plusieurs opérations de vente ouvrant droit à déduction est nécessaire pour reconnaître le droit à déduction de la TVA de l'assujetti et pour déterminer l'étendue de ce droit. Le droit à déduction de la TVA en amont sur les biens ou les services naît à la condition que le coût de leur acquisition fasse partie du coût des opérations de vente imposables qui ouvrent droit à déduction. Toutefois, en ce qui concerne le transfert d'une entreprise et la déduction de la TVA, la CJUE explique que la société cessionnaire est réputée avoir déduit la TVA en amont sur les actifs transférés et est (devient) obligée de régulariser la déduction de la TVA en amont sur les actifs transférés à partir du moment du transfert de l'entreprise jusqu'à la fin de la période de régularisation de la déduction de la TVA.
Clarification sur la déduction de la TVA sans lien direct avec les ventes
La CJUE a également précisé qu'outre les opérations commerciales, il convient de rappeler que le droit à déduction de la TVA est également ouvert à un assujetti même s'il n'existe pas de lien direct et immédiat entre une opération d'achat particulière et une ou plusieurs opérations de vente ouvrant droit à déduction, à condition que les dépenses de services litigieuses fassent partie de ses dépenses totales et fassent partie intégrante des biens ou des services fournis. Par conséquent, ces dépenses sont effectivement liées directement et immédiatement à l'activité économique du contribuable.
Conclusion : Augmentation des transferts d'entreprises et assujettissement à la TVA
Avec l'augmentation récente des transferts d'entreprises, la question qui se pose aux entreprises est de savoir si ces transferts peuvent donner lieu à un assujettissement à la TVA. Dans ce cas, la jurisprudence de la CJUE apporte des éléments de réponse.

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